Ce serait l'illustre législateur Lygurgue qui aurait donné à Sparte vers 900 av-JC sa constitution oligarchique, ainsi que son système d'éducation, faisant de la cité un état aristocratique et militaire.
Lycurgue aurait rapporté la constitution après avoir consulté la Pythie de Delphes, cette Grande Rhêtra fut élaborée à l'issue des longues guerres de Messénie, qui auraient fragilisé l'ensemble de la cité. Elle est fondée sur l’eunomia (égalité de la loi pour tous) pour résoudre mécontentements et privilèges. Mais elle se traduit par une grande discipline, où toutes les composantes de la cité font des sacrifices : la royauté, l'aristocratie, et le peuple.
L’eunomia
L'eunomia c'est traduit dans la création d'une classe de citoyens, les Egaux, parmi laquelle l'aristocratie foncière s'est fondue.
Ainsi, les aristocrates ont renoncé à leurs privilèges pour intégrer le corps civique spartiate (de 7000 à 8000 Egaux au VIème av-J). Les terres de l'aristocratie ont été redistribuée en parts égales pour chaque Egaux : le kléros, qui est inaliénable et dont seulement le premier fils mâle pouvait hérité, cultivé par les serfs (les Hilotes), la production étant reversée au propriétaire, dans l'unique but de se nourrir, il ne pouvait pas s'enrichir, ni commercer ; leur seule activité étant l'entraînement et la guerre.
L'égalité se traduisit également dans le système d'éducation et chaque Egaux bénéficie des mêmes droits politiques en participant à l'Assemblée.
La population était ainsi répartie en trois classes :
- Les Egaux : seigneurs de guerre, propriétaires de la terre et des fonctions gouvernementales.
- Les Périèques : marchands, artisans, fermiers. Ils étaient libres tout en payant un tribu.
- Les Hilotes : les serfs sans statut juridique. Très nombreux. Majoritairement, ils sont forcés de cultiver le Kléros, la terre, ils peuvent en de rares cas être enrôlés dans l'armée et être affranchis.
Ils sont supposés être les descendants des populations autochtones asservies lors de l'invasion du territoire.
Chaque année, les magistrats de Sparte leur déclaraient une guerre formelle, façon de contrôler les risques de révoltes en réaffirmant leur autorité.
L’assemblée
L'assemblée est le rassemblement des Égaux. Son rôle était d’approuver ou non les propositions de la gérousie et les amendements soumis par les éphores, sans les discuter, apparemment par acclamation.
Elle élit également les éphores et les gérontes. Aristote considérait son rôle quasi-inexistant.
Le sommet de l’Etat
Au sommet de l'Etat, régnaient deux rois, chefs des armées, qui étaient conseillés par 28 vétérans (la gérousie), ainsi que par les éphores qui exerçaient le pouvoir exécutif.
L'éducation des Egaux
C'étaient les guerriers, ils ne pouvaient exercer d'autres activités, vivant dans des casernes où ils s'entraînaient, nourris d'herbes et de racines pendant leur formation.
Les enfants des Egaux entraient en caserne à 7 ans, ils devaient être beaux et bien formés, sinon on les jetait dans le gouffre.
Leur éducation était sévère et austère, pour en faire des soldats efficaces, obéissants et dévoués à la cité. Ils dormaient par terre, entraînés à se battre, mais aussi à voler par exemple.
Ils étaient prompts au sacrifice, tels Léonidas et ses compagnons aux Thermopyles en 480 av-JC.
Arrivés à l'âge adulte, à 19 ans, ils devaient subir l'épreuve de la "cryptie", où abandonnés sans ressources dans la campagne après avoir été fouettés, ils devaient prouver leur virilité en tuant les Hilotes qu'ils rencontreraient après le coucher du soleil.
Ensuite ils étaient incorporés dans l'armée. Ce n'est qu'à 30 ans qu'ils pouvaient s'installer en famille, tout en poursuivant l'entrainement jusqu'à 60 ans.
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